JO : La Pétanque pas invitée.

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De Coubertin à Estanguet …

Cherchez l’esprit du baron !

Mais où est donc passé le baron et le fameux esprit Pierre de Coubertin ? Celui dont la formule de plus en plus distante mais encore un tout petit peu présente malgré tout, laissait  entrevoir un certain esprit du sport.

L’essentiel c’est de participer qu’il disait le baron ! Oui mais voilà, faut il encore pouvoir participer et la participation sur sa seule vertu, mon bon monsieur, n’est plus tout à fait de ce temps ! Sans « You Tube » et sans « followers »  aujourd’hui point de vision, sans vision point de pognon et sans pognon point de participation.

Et la télé alors, avec ses pics d’audience réalisés sur notre dos ? La télé mon bon monsieur c’est d’abord la publicité que chaque sport est en mesure de lui apporter ou pas !

Participer aujourd’hui c’est être vu et pour être vu,  faut « sortir des stades » comme le martèle si bien notre Tony National. Trop confiné le stade ! Même plein comme un œuf, les recettes qu’il génère eu égard à ses coûts n’ont aucune rentabilité et une audience bien trop limitée pour le grand show universel des JO.  A fortiori un minuscule carré d’honneur où personne ne gesticule, comparé aux millions de vues recensées sur un simple clip vidéo.

Le voilà le bon critère, le seul qui ait prévalu dans les choix du COJO.  Son grand mérite aura été pour le moins, de le dire sans ambiguïté même si c’est après coup.  « Il faut amener les sports là où est la population… ». Sûr qu’ils y ont déjà pensé aux JO virtuels, ouverts sur toute la planète. Sortir le sport des stades pour le faire entrer direct dans toutes les tablettes. Le beau défi que voila ! Surtout si l’on y  ajoute l’autre postulat du CIO, décliné sans la moindre pudeur sur le culte de la sacro sainte rentabilité « moins de sports additionnels et moins d’athlètes». Grossir mais pas de trop et surtout sans mauvaise graisse.

Et le nombre d’adhérents et de nations pratiquantes alors ? On s’en fout on vous dit. L’universalité en soi ne fait plus partie des critères. Faut d’abord être vu du plus grand nombre et surtout des plus jeunes ; créer le spectacle en suscitant l’intérêt des sponsors et des entreprises à l’affût des seules retombées économiques  pour amorcer la pompe à fric.

Loin des yeux la Pétanque est aussi bien trop loin du cœur… des affaires pour espérer pénétrer dans l’immédiat le juteux marché des JO. Trop ringarde, pas assez « dance », « jumpy », « funky » ou trop loin du « lifestyle » pour séduire le très parisien et si peu franchouillard COJO.  Pas la moindre considération  pour la seule discipline « made in France », ni le plus petit ressenti à son égard. Plus terrible encore, pas le moindre semblant de compassion comme pour le Squash ou le Karaté. Circulez, pour vous y a rien à voir !

Passé le stade de la désillusion plus que de la déception, nous voici plus que jamais confrontés à nous-mêmes, à nos vieux démons et à la dure réalité du miroir.

Miroir mon beau miroir, comment franchir le pas sans y laisser notre âme, entre loisir de père tranquille et compétition de haut niveau ?

Miroir mon beau miroir, comment séduire les plus jeunes sans sombrer dans le jeunisme et se débarrasser à tout jamais des  casseroles éculées et des vieux clichés qui depuis trop longtemps collent à nos baskets ?

Le travail considérable effectué par Claude Azema, un peu esseulé certes, dans sa mission planétaire, pour sortir de leur torpeur tous les sports de boules et les ramener au premier plan ; n’aura à l’évidence pas suffi. Mais recevoir plein fer dans les gencives à la fois le skateboard et le breakdance,  c’est un bel uppercut que personne n’aura vu venir et qui nous laisse KO debout!

Pour sûr,  La Ciotat  ne sera jamais Miami Beach ou Copacabana. Et ce bon vieux Jules, toujours perclu de rhumatisme, les pieds plus que jamais « tanqués » au sol ne  grimpera jamais sur le «dancefloor » du grand show-biz des JO.

Clap de fin et gueule de bois. Le rêve olympique vient de passer et nous en sommes tous frustrés.